Remarquable conférence de Jean-Pierre Porcher (Topos atelier de Arquitectura) hier soir à la Société française des architectes. On a vu: un lotissement magnifique (oxymore), des “paysages-volontaires” (contre les “paysages-résultats”), une maison dans une maison, une maison encadrée, et beaucoup d’autres projets, tous à la fois savants et évidents. Une sorte d’image du bonheur de projeter bien résumée par une phrase du conférencier: “on s’amuse avec la lumière”.
Au Portugal, peut-être plus qu’ailleurs, la superposition des matrices spatiales et typologiques, dues à une longue période d’acculturation, entremêle les fragments d’une architecture populaire et érudite, d’un paysage rural savamment humanisé ou d’urbanisations récentes plus hybrides d’échelles différentes, réalisées pour la plupart sans urbanisme et sans architecture. Le territoire est morcelé, fragmenté et semble se banaliser inexorablement, malgré une production architecturale qui recèle çà et là d’exceptionnelles réalisations. Dans ces paysages, notre action s’attache à intégrer nos constructions à chaque contexte en développant un savoir-faire capable de prendre en compte, d’intégrer et de composer les fragments matériels et immatériels de ces territoires entremêlés, dans le but d’établir et de qualifier, dans un langage simple et poétique, des relations sociales et écologiques qui nous paraissent fondamentales.
Jean Pierre Porcher, né en 1955, et Maria Margarida Oliveira, née en 1959, respectivement diplômés D.P.L.G. en 1981 et 1983 à l’École d’Architecture de Nantes, ont fondé Topos atelier de arquitectura, au Portugal en 1986. Né en 1964, Albino Freitas, diplômé de l’École d’Architecture de Paris-Belleville, a rejoint l’Atelier en 1992. Leur réalisations, largement publiées et primées au Portugal comme à l’étranger, ont fait l´objet d´éditions monographiques en 2002, 2008 et 2017.